Le pas est franchi !
Depuis quelques temps (on est en 2021), je me suis lancé dans
la fabrication artisanale de A à Z de pipes à tabac, pour la bruyère
(plaques), je m’approvisionne en Italie (Toscane et Calabre), pour les
tuyaux j’utilise des barres de méthacrylate, ébonite et cumberland provenant d’Allemagne, parfois
j'utilise des tuyaux de commerce mais est très rare.
Mes clients ne cessent jamais de me pousser à bout (d’une façon positive), j’apprécie ça car le processus d’amélioration ne s’arrête jamais Je demande toujours conseil à un de mes copains pipiers le plus précieux Mario Pascucci pipier italien chevronné (il est submergé par mes questions mais il est étonnement patient un grand MERCI MARIO !).
Un
peu de technique…
Comment
naît
une de mes pipes. Parfois je fais un croquis avec les cotes (forme
extérieure, profondeur et forme du foyer, intersection avec le perçage
de la tige, tuyau avec filtre ou pas, bagues, dimensions de la tête,
longueur totale), parfois je m’inspire par les œuvres des maitres
pipiers, parfois selon comment je me reveille le matin.
Ici la commande d'un client faite selon son dessin
Après avoir dressé les deux faces de la plaque, je dessine directement sur la plaque (ou je colle un patron sur le bois) en suivant le plus possible les veines de la bruyère. Les tètes des pipes sont ébauchées à la scie à ruban, après on passe au tour pour le perçage du foyer et la forme du haut de la tête, on retourne, on exécute le perçage de la tige et de la mortaise et on tourne l’extérieur de la tige.
La suite est Dremel, râpe, papier verre et tonnes de patience,
on donne la première main de couleur, on met de coté la tete et on
s’occupe du tuyau.
Le tuyau est une barre brut (ébonite méthacrylate ou
cumberland) montage sur le tour, dressage de la face, perçage coté
tête de la pipe, création du tenon ou perçage de la mortaise que va
recevoir un tenon en téflon. Le choix d’utiliser un tenon en teflon
est la meilleure solution car en cas de chute de la pipe ou un
démontage à chaud ou un démontage trop musclé, la première chose qu’on
casse est le tenon lorsque le tenon est usiné dans la masse du tuyau,
un tenon en teflon est sur, l’utilisation du tenon en téflon est
obligé lorsque on fait une pipe avec filtre 9 ou 6mm car l’usinage
dans la masse s’avère trop fragile et la casse est assurée, (désolé
pour les puristes mais si client veut je peux réaliser le tenon dans
la masse sauf pour les pipes avec filtre), on retourne la barre on
perce le bout du coté de la lentille on fais la fente de la lentille,
on retourne encore le tuyau et on usine le tuyau en s’approchant à la
forme et dimension définitive car l’ajustage sera exécuté lorsque on
monte le tuyau sur la tête, on colle le tenon , on commence l’usinage
à la main du tuyau.
Donc on a la tête avec la première main de couleur et un tuyau
presque terminé, on présente tuyau sur la tête et on raccorde comme il
faut on ponce la tête avec un papier à grains de plus en plus fin pour
faire disparaitre toute rayure, la première main de couleur est un
formidable « espion » pour déceler le moindre défaut, on
ponce le tuyau avec du papier abrasif à l’eau on regarde on contrôle
on est satisfait du résultat ?
Si oui on passe au couleur définitif de la tête, après avec le
touret on poli tête et tuyau, parfois on reponce encore un peu le
tuyau on repoli tout est bon ? On cire !
L’opération de cirage donne la touche final c’est beau voir tout qui brille et on est satisfait, dernière opération, gravure des logos et de la mention FM (fait main) et parfois un nom une date que le client aime soit gravé à jamais sur la pipe.
Tout le procès de création est long (quelques jour) et on est jamais à l’abri de l’erreur ou pire de la casse, il faut jamais courir si un client est pressé patience il attendra, si on a pas l’inspiration on met à coté et on va faire une promenade ou faire du ménage dans l’atelier toujours si bordelique que moi seul peux me retrouver et parfois même moi je perds un temps fou pour retrouver une bague caché sous une montagne de poussière ou papier abrasif ou caché par le diable (moi le bordelique) qui s’amuse à la déplacer au bout de l’atelier je ne sais pas pour quelle raison....
Ah la tchatche des italiens !
On revient à nos moutons….
La pipe est terminée on regarde encore on fait des photos
qu’on va mettre en « vitrine » sur le site et aussi la
montrer aux copains du groupe www.alanoblebouffarde.com
et au groupe Facebook « French Youtube Pipe Club » et à
l’éventuel client
Un bout de bois et un bout de plastique mais combien de choses à maitriser !